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Contribution de Jérôme Lafeuille reçue par courriel le 15 18 novembre 2023 10:43, par Philippe Giron
Les catastrophes naturelles sont-elles des fatalités ? Il m’est malheureusement impossible de participer ce soir car j’ai une réunion publique à Ploubezre sur l’aménagement du bourg…
Quelques réflexions que m’inspire ce sujet qui rejoint mes diverses expériences professionnelles (avalanches, climat, phénomènes solaires..) :- il est maintenant établi que l’influence humaine sur le climat tend à accentuer la fréquence et/ou la violence de phénomènes naturels comme les cyclones, précipitations intenses, sécheresse, vagues de chaleur, fonte de glaces favorisant les éboulements en montagne, élévation du niveau de la mer favorisant l’érosion littorale, etc.
- sans vouloir minimiser cette responsabilité humaine, les cataclysmes naturels ne peuvent évidemment pas être réduits à l’influence humaine car ces phénomènes, et des plus gigantesques, ont existé bien avant l’homme. D’autres phénomènes actuels comme les éruptions volcaniques, les séismes, les éruptions solaires ou les sursauts gamma, ont leur origine bien au-delà de notre zone d’influence.
- la question de la fatalité est peut-être à aborder à la lumière de la différence entre cataclysme et catastrophe : un volcan en éruption est un cataclysme, cela devient une catastrophe lorsque ce cataclysme engendre des victimes et dommages matériels. L’éruption volcanique est une fatalité mais elle cause souvent une catastrophe du fait que les terres volcaniques fertiles ont attiré les populations venues les cultiver. De même, les millions d’habitants qui se sont installés dans des régions littorales, car la pêche est leur moyen de subsistance, se trouvent exposées au risque de vague/submersion. Et les millions d’autres qui cultivent les plaines inondables riches en alluvions se trouvent exposées au risque d’inondation. Du coup ces cataclysmes risquent fort de générer des catastrophes.
- toute la « gestion du risque » consiste précisément à faire en sorte que les cataclysmes ne provoquent pas de catastrophe. Identifier le danger potentiel, cartographier les zones à risque, limiter l’exposition au risque, remédier aux vulnérabilités, mettre en place des systèmes d’alerte quand c’est possible, développer la culture du risque, mettre en place des systèmes de secours et d’assurance… C’est le métier de pas mal de gens et d’organismes de par le monde.
- C’est grâce à nos bons systèmes d’alerte que la tempête Ciaran n’a quasiment pas fait de victimes, mais essentiellement de gros dégâts matériels. Espérons qu’il en soit de même pour l’éruption volcanique en Islande.
- la prudence est une vertu cardinale !
Bonne discussion !
Jérôme Lafeuille
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